Quelle est l’origine et l’histoire du Moulin de la Bretèche ?

 

 

La route joignant Saulx à Champlan passait l’Yvette sur « la Planche de la Folie » à proximité du bout du Parc de Villebon. A cet endroit des édifices et des murs évoquent une porterie, bâtiment d’un monastère ou d’une abbaye situé près de la porte où loge le gardien, à l’emplacement duquel se trouvait peut-être, en lien avec le donjon médiéval, une « Bretesche », construction en bois protégeant une ouverture. Cette bretèche n’existe plus mais des noms de lieux-dits la rappellent, à Villebon, la plaine de la Bretèche et à Champlan, le Moulin de la Bretèche.

 

En examinant les textes anciens, on apprend qu’en 1110, « il n’y avait pas de droits féodaux sur le Moulin tenu par Radulf Baudus versés au prieuré », ce qui prouve qu’il existait donc déjà un moulin avant 1110.

De 1152 à 1789 Champlan était un prieuré Clunisien, c’est-à-dire dépendant de l’abbaye de Cluny, et appartenait au réseau régional dirigé par le prieuré de Longpont. A partir de cette époque « une dîme est perçue sur le pressoir de Longjumeau et le Moulin de la Bretèche ». Champlan était une région viticole et agricole très développée.

Le 9 avril 1383, le dénombrement fait au roi par les religieux de Longpont pour leur fief de Champlan comporte, entre autre, une maison (le manoir situé derrière l’église en face de l’actuel foyer des anciens), grange, des terres et des vignes et la possession d’une dîme de 10 setiers (ancienne mesure) de blé à prendre sur le moulin de la Bretèche. Ce moulin à eau sur l’Yvette dépendait du fief du Seigneur de Palaiseau. 

En 1758 commencèrent des pourparlers sur un projet de cession du fief et de la ferme de Champlan par le prieuré de Longpont à Mademoiselle de Sens, afin que celle-ci puisse le joindre à sa seigneurie de Villegénis et Palaiseau. Elle devient propriétaire du moulin en 1760. Mademoiselle de Sens (1705-1765), était la petite fille de Louis XIV et de Mme de Montespan, sœur du prince de Condé.

A sa mort en 1765, le Moulin reviendra à Louis-Joseph de Bourbon Prince de Condé Seigneur de Champlan de 1765 à 1789. Il reconnaissait la nécessité de reformes qui devaient améliorer le sort du peuple. Lors de la disette de 1775, il fit acheter du blé pour le redistribuer aux sujets de ses domaines.

Lorsque survient la révolution, il s’exprime en faveur des mesures économiques réclamées par l’opinion publique, appliquées dans l’ordre et la dignité ; mais après la prise de la Bastille, conscient de la montée de violence, il émigre pour Bruxelles.

Le 13 juillet 1796, le Moulin et les terres de la Bretèche appartenant au Prince de Condé sont vendus comme « bien d’émigré » à Jean Baptiste Ouy alors meunier du Moulin de la Bretèche.

Le dernier meunier du Moulin de la Bretèche, Pierre-Toussaint Thualagant, était également membre du conseil municipal. Il connut une fin tragique le 4 août 1832 : en rentrant la nuit au moulin, il fut tué d’un coup de fusil.

De 1837 à 1838, le moulin se transforme en fabrique de papier.

Pour transformer le moulin en usine à papier le Sieur Mauger, propriétaire, demande l’autorisation de remplacer les 2 roues hydrauliques par une seule de 4 mètres de largeur.
Pour fonctionner, il utilisait la rivière Yvette, des barrages et déversoirs avaient été installés en amont. Ces vannes et déversoirs, plus ou moins bien entretenus, étaient la cause de temps à autres de débordements et d’inondations provoquant plaintes ou réclamations des cultivateurs dont les champs ou prairies se retrouvaient sous l’eau.

Une chaudière à vapeur avec sa grande cheminée haute de 22 mètres fonctionnait au “charbon de terre” (charbon fossile). Sa pression était de 4 atmosphères. La chaudière était destinée à fournir la vapeur pour le lessivage des matières premières et pour chauffer les cylindres en fonte, au contact desquels se dessèche la pâte servant à la fabrication du gros papier gris.

En 1881 Guillaume Varral, associé à Stanford pour la fabrication du papier d’emballage habite le moulin de la Bretèche.

L’usine s’arrêta en 1881.

La commune de Bagneux avait acquis le Moulin de la Bretèche en 1966 pour y installer son centre de loisirs. Elle souhaitait s’en dessaisir car les temps de transports pour relier les deux villes devenaient de plus en plus longs au regard du trafic . Bagneux a donc transféré son centre sur des lieux plus proches de ses zones d’habitat. Jusqu’à l’année dernière, environ 250 enfants de 6 à 8 ans venaient passer la journée du mercredi et les vacances scolaires à Champlan. Les bâtiments sont en très bon état car l’activité n’a cessé qu’en août 2010.

La ville de Champlan a acheté le domaine du MOULIN DE LA BRETECHE le 24 mars 2011.

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